Ici sont énoncés quelques principes essentiels en économie

Préface de Ludwig von Mises

Toute l'économie en une seule page !

Milton Friedman, prix Nobel d'économie, a eu l'occasion de dire : Ce qui est extraordinaire avec la science économique, c'est que toutes ses lois tiennent réellement en une page, mais leur simplicité n'a jamais été acceptée par la plupart des gens.

L'économiste américain Mark Skousen a relevé le défi. Le texte ci-dessous a été publié par la revue du F.E.E. (Foundation for Economic Education, New York), Freeman, Janvier 1997. Et ce texte a été traduit par Jacques Garello, président de l'ALEPS, Association pour la liberté économique et le progrès social, pour La Nouvelle Lettre, numéro du 15 février 1997.

1. Intérêt personnel: Personne ne dépense l'argent des autres avec autant de soin que le sien propre.

2. Croissance économique: La clé de l'élévation du niveau de vie est de développer l'épargne, la formation de capital, l'éducation et la technologie.

3. Commerce: Lors de tout échange volontaire, quand ils disposent d'une information précise, l'acheteur et le vendeur sont tous les deux gagnants ; de ce fait, une augmentation du commerce entre individus, entre groupes ou entre pays est profitable aux deux parties.

4. Concurrence: Étant donné la réalité universelle des ressources limitées et des demandes illimitées, la concurrence existe dans toutes les sociétés et ne peut pas être abolie par décret gouvernemental.

5. Coopération: Puisque la plupart des individus ne sont pas autosuffisants, et que presque toutes les ressources naturelles doivent être transformées pour devenir utilisables, les individus - travailleurs, propriétaires, capitalistes et entrepreneurs - doivent travailler ensemble dans le but de produire des biens et services de valeur.

6. Division du travail et avantage comparatif: Les différences de talents, d'intelligence, de savoir et de propriété conduisent à la spécialisation et à un avantage comparatif détenu par chaque individu, entreprise ou pays.

7. Dispersion du savoir: L'information sur le comportement du marché est si diverse et omniprésente qu'elle ne peut être saisie ni calculée par une autorité centrale.

8. Perte et profit. Le profit et la perte sont des mécanismes du marché qui indiquent ce qui doit être ou ne pas être produit dans le long terme.

9. Coût d'opportunité: Étant donné les contraintes de temps et de ressources, il faut toujours faire des arbitrages. Vouloir faire quelque chose demande de renoncer à d'autres que l'on aurait aimé faire aussi. Le prix payé pour s'engager dans une activité est égal au coût des activités auxquelles on a renoncé.

10. Théorie des prix: Les prix sont déterminés par l'estimation subjective des acheteurs (demande) et des vendeurs (offre), et non par un quelconque coût de production objectif ; plus le prix est élevé, moins les quantités achetées seront grandes et plus les quantités offertes seront importantes.

11. Causalité: À chaque cause correspond un effet. Les actions des individus, des entreprises ou des gouvernements ont un impact sur les autres acteurs de l'économie, impact qui peut être prédit, bien que le niveau de prédictibilité dépende de la complexité des actions engagées.

12. Incertitude: Il existe toujours une dose de risque et d'incertitude sur l'avenir, car les gens effectuent des réévaluations, tirent des leçons de leurs erreurs et changent d'avis, ce qui rend délicate toute prédiction sur leurs comportements à venir.

13. Économie du travail: L'augmentation des salaires sur le long terme ne peut être réalisée que par une plus grande productivité, c'est-à-dire par davantage d'investissements en capital pour chaque travailleur ; le chômage chronique est une conséquence de l'action du gouvernement qui fixe les taux de salaire au-dessus du niveau d'équilibre du marché.

14. Contrôles du gouvernement: Les contrôles des prix, des salaires ou des loyers peuvent bénéficier à certains individus ou groupes, mais pas à la société dans son ensemble ; en fin de compte, ces contrôles créent de la pénurie, du marché noir et une détérioration de la qualité et des services. Les repas gratuits, ça n'existe pas.

15. Monnaie: Des tentatives délibérées pour déprécier la monnaie nationale, ou baisser artificiellement les taux d'intérêt, ou encore pour s'engager dans des politiques d'argent facile conduisent inévitablement à l'inflation, à des cycles prospérité/récession et aux crises économiques. C'est le marché, et non l'État, qui devrait régler la monnaie et le crédit.

16. Finances publiques: Dans toutes les entreprises publiques, et afin de maintenir un haut niveau d'efficacité et une bonne gestion, les principes du marché doivent être adoptés chaque fois que cela est possible:
1) le gouvernement devrait essayer de se cantonner à ce que les entreprises privées ne peuvent pas faire ; il ne doit pas s'engager dans des affaires que le secteur privé gère mieux que lui.
2) le gouvernement devrait fonctionner selon ses moyens.
3) l'analyse coût/avantage: les bénéfices marginaux doivent être supérieurs aux coûts marginaux.
4) le principe de commutativité: ceux qui bénéficient d'un service devraient payer pour ce service.

Le poids de l'Etat

La loi des avantages comparatifs de Ricardo (ou loi d'association)

La loi d'association de Ricardo nous fait comprendre les tendances qui ont amené à une intensification graduelle de la coopération humaine. [...] Nous constatons ce qui les a poussé et les pousse en permanence à se joindre pour collaborer. Chaque pas en avant dans un système plus élaboré de division du travail sert les intérêts de tous les participants.

avantages comparatifs

Nos deux producteurs s'accorderont donc logiquement sur un prix allant de 1 à 2 kg de tomates contre 1 kg de blé. Chacun pourra disposer de ressources plus satisfaisantes grâce à la division du travail et à l'échange.

Remarques: Toutes les taxes ne changeant pas les prix relatifs n'introduisent pas de distorsions de concurrence.

Le cas simple exposé ici suppose:
- Qu'il n'y a aucun coût à changer de production (les investissements sont bivalents).
- Que l'échange est gratuit (pas de frais de transports ou de taxes douanières).
- Que les courbes de transformation sont droites (donc chacun se spécialise à 100%).

Application à la réalité: Deux pays sortant d'une situation de protectionnisme pour une situation de libre-échange supporteront des délocalisations réciproques, chaque pays attirera les entreprises pour lesquelles il dispose d'avantages comparatifs (par ex: la Silicon Valley en Californie), il en résultera une amélioration du pouvoir d'achat de chacun.

Références: Macroéconomie par Pascal Salin ; PUF

 

Le poids de l'impôt

L'effet Laffer

Le paradoxe de la fiscalité est le suivant : plus les impôts augmentent, plus ils sapent l'économie de marché et, parallèlement, le système fiscal lui-même. [...] Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l'ensemble du système fiscal d'un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement.

Ludwig von Mises l'Action Humaine

L' économiste Américain Arthur Laffer illustra cette proposition de L. von Mises par une courbe.
Si le taux d'imposition est 0% ( taux optimum pour le contribuable ) les recettes de l'Etat sont évidement nulles, si le taux d' imposition est de 100% les individus sont contraints de substituer aux activités taxées (activités marchandes) qui constituent l'assiette de l'impôt, des activités non taxées (loisirs/travail personnel/travail clandestin) parce que:
- Quel que soit le travail fourni, le revenu qu'ils en tirent est nul ( si l' Etat prend tout ).
- Leur revenu ne dépend plus directement du travail qu'ils fournissent ( si l'Etat redistribue les revenus ).
Donc là aussi, les recettes sont nulles.

les hauts taux tuent les totaux

Il s'en suit que :
- Il existe un taux TB compris entre 0 et 100% variable selon les individus et dans le temps pour lequel les recettes fiscales sont maximum taux optimum pour les hommes de l'Etat ).
- Les taux TA et TC procurent la même recette fiscale.
- Selon de nombreuses études économétriques le taux TB ( optimum pour l'état ) serait inférieur à 25%.
Sous Reagan, la baisse du taux marginal de l'impôt sur le revenu à 28%, à provoqué une hausse des recettes fiscales en biens réels de plus de 30% de 1982 à 1989 du fait du développement de l'économie et de la baisse du chômage.
Pour plus de détails reportez vous à l'article d' Arthur Laffer
Pour une Analyse scientifique de la courbe de Laffer voyez le site de Philippe Lacoude.

L'incidence fiscale

avantage offreur
40 A
avantage demandeur
Situation sans taxes :
Un seul prix P1 correspondant à une quantité Q1.

Situation avec taxes :
Deux prix distincts et la quantité Q2 idoine.

L'Offre de biens crois avec le prix.
La Demande de biens décrois avec le prix.

Comment se réparti la charge de l'impôt.

Le principe de l'incidence fiscale témoigne du fait que la charge de l'impôt repose sur l'ensemble des partenaires de l'échange.

Ainsi par exemple, la charge de la TVA repose sur l'acheteur et le vendeur dans des proportions qui ne dépendent QUE de l'élasticité des fonctions d'offre et de demande.

Par exemple, un commerçant qui vend un produit suffisamment indispensable (f ° de demande inélastique (à pente fortement négative: fig1)) pour pouvoir augmenter ses prix sans voir fuir un grand nombre de ses clients pourra reporter une part importante des taxes sur eux (figure 1). Si par contre, il risque de fermer boutique à la moindre augmentation de ses prix (concurrence) il ne pourra qu'amputer son bénéfice de l'essentiel de la taxe (figure 3).

Il en va évidement de même pour tous les impôts (IRPP, CSG, Taxe professionnelle...) y compris les charges sociales. Le coût supporté par le salarié et son employeur n'a rien à voir avec les taux officiels de charges salariales et patronales. Le salaire brut qui sert de base aux calculs n'est qu'une fiction qui n'a rien à voir avec le niveau auquel s'établirait le salaire en l'absence de taxes (P1 inconnaissable).

Il est à noter que la création d'une taxe réduit les quantités échangées (Q1 devient Q2) entre les personnes (ou entre des pays protectionnistes) et malheureusement trop souvent, prive de travail ceux qui produisaient ces quantités.

Les entreprises ne paient pas d'impôts.

Une entreprise est un ensemble de contrats par les quels les hommes mettent en commun des ressources. Certains apportent leur travail et leurs compétences en échange d'un salaire; d'autres leur épargne, des machines ou des matières premières; d'autres enfin, les clients, apportent à l'occasion leur argent. Or l'on a jamais vu un contrat payer des impôts. Prétendre faire payer des impôts à des contrats est une escroquerie intellectuelle du genre de celles que seul l'état est capable de faire naître et maintenir.

Les impôts ne sont payés que par des personnes, et les charges fiscales ou sociales de l'entreprise ne font pas exception, elles sont nécessairement payés par ceux qui ont conclus les contrats constitutifs de l'entreprise et de son activité, c.a.d les propriétaires, les salariés, les fournisseurs et les clients. Ainsi, il est absurde par exemple, de comparer les parts des impôts et charges payées par les ménages et par les entreprises, puisque ce sont toujours les individus (c'est à dire les ménages) qui payent.

Références: L'arbitraire fiscal ; Slatkine 98F

Mis sur intenet par l'ami du laissez-faire.