Auteurs libéraux

TURGOT baron de l'Aulne

Fils du prévôt des marchands de Paris, TURGOT Anne Robert Jacques, baron de l'Aulne (1727-1781) fait des études à Louis-le-Grand, puis au collège de Plessis.

Nommé intendant de Limoges par Bertin en 1761, il écrit des Lettres sur la liberté de commerce des grains , un Essai sur la formation et la distribution des richesses (1766) qui devance le célèbre traité d'Adam Smith, un Mémoire légitimant le prêt à intérêt (1770). À l'avènement de Louis XVI, il est nommé secrétaire d'État à la Marine, puis contrôleur général des Finances. Décidé à repousser la banqueroute, ainsi que toute augmentation d'impôt et tout emprunt, il veut libérer l'industrie et le commerce de leurs entraves et désire instruire le peuple pour obtenir plus d'efficacité dans le travail et une participation à l'élection d'une hiérarchie d'assemblées représentatives.

Il proclame la liberté de circulation des grains et de leur importation en 1774. Il supprime les corporations et la corvée royale, il institue une subvention territoriale sans privilèges pour l'entretien du réseau routier. Il crée une Caisse d'escompte.

Mais le temps manque à Turgot pour parachever ses réformes et peut-être sauver la monarchie, ses innovations et son manque d'aménité lui valent les pires inimitiés. C'est la mise en garde faite au roi : "N'oubliez pas, sire, que c'est la faiblesse qui a mis la tête de Charles Ier sur un billot", qui lui vaudra de quitter Versailles, sans reparaître à la Cour. Turgot meurt cinq ans plus tard.

L'éclat de Turgot (par Murray N. Rothbard)


alexis.jpg (6940 octets)Alexis de TOCQUEVILLE

Charles Alexis Henri Clérel de Tocqueville naît à Paris en 1805, dans une famille de très ancienne noblesse normande. Après des études au collège de Metz, où son père, Hervé, serviteur dévoué de la Restauration, occupe les fonctions de Préfet de la Moselle, il obtient en 1826 une licence de droit à Paris. Nommé en 1827 juge-auditeur à Versailles, il assiste aux cours que Guizot donne à la Sorbonne sur l'histoire de la civilisation européenne. Ces séances jouent un rôle essentiel dans la formation de sa pensée libérale : elles lui apprennent notamment àinscrire les événements historiques dans la longue durée et le persuadent du rôle moteur des progrès de la civilisation dans le déroulement de l'histoire humaine.

Légitimiste et catholique, c'est avec réticence qu'en 1830, il prête serment au nouveau régime issu de la Révolution de juillet. Est-ce pour faire oublier ce ralliement à son miheu ou, plus probablement, pour étudier des institutions qui constituent alors un modèle pour tous les libéraux français ? Toujours est-il qu'en 1831, à leur demande, Alexis de Tocqueville et son ami Gustave de Beaumont effectuent un voyage d'études aux Etats-Unis qui leur inspirera un rapport sur "Le système pénitentiaire aux Etats-Unis et son application en France". De ce voyage, Tocqueville rapportera surtout la matière pour son oeuvre majeure, "De la Démocratie en Amérique", publié entre 1835 et 1840.

Membre de l'Académie des Sciences morales et politiques en 1837, il est élu deux ans plus tard député de l'arrondissement deWognes (Manche) dans les rangs de l'opposition dynastique. Elu à l'académie française en 1846, il conserve, après la révolution de février 1848, son mandat législatif.

Ministre des Affaires Etrangères du prince Louis-Napoléon Bonaparte - président de la République depuis décembre 1848 - entre juin et octobre 1849, il cesse toute activité publique à la suite du coup d'Etat de 1851 qui fonde le Second Empire. Il meurt en 1859 après avoir publié en 1856 sa deuxième oeuvre majeure : "L'Ancien Régime et la Révolution".

Extraits: "De la démocratie en Amérique"


Frédéric BASTIAT

Oublié en France, Frédéric Bastiat est considéré aux Etats-Unis comme un auteur de première importance. Son pamphlet, La Loi, y a été diffusé à plus d'un million d'exemplaires.

Qui était Frédéric Bastiat ? Homme d'action et extraordinaire propagandiste, il est né à Bayonne en 1801. il se fit connaître à quarante cinq ans par son combat en faveur du Libre Échange. En cinq ans, au prix d'une activité exceptionnelle, il écrit une oeuvre considérable tout en menant un combat politique intense. Après la révolution de 1848, il se rallie franchement à la République. Il est élu député des Landes à l'Assemblée Constituante, puis à la Législative. Il y siège et devient vice-président du Comité des finances.

Visionnaire, Frédéric Bastiat a su anticiper dés 1848 les errements qui conduiront à l'effondrement à l'Est des sociétés communistes. Défenseur des petites gens, il prend le parti des consommateurs contre celui des spoliateurs. Il combat le protectionnisme, comme la conquête de l'Algérie. Pamphlétaire, il dénonce chez les « hommes de l'État » la soumission aux intérêts privés contre l'intérêt général. Il polémique avec Lamartine, Proudhon, Louis Blanc...

Il meurt à Rome 24 décembre 1850. Il a quarante neuf ans.

'Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas'
Editions romillat 3,rue de l'arrivée 75015 Paris

Propriété et Loi

La loi (son pamphlet le plus célèbre)


Jacques RUEFF

Né à Paris en (1896-1978), Jacques Rueff est ancien élève de l'École polytechnique. Chargé de mission dans le cabinet de Raymond Poincaré (1926), il est l'auteur d'un rapport sur le franc, dans lequel il préconisait les parités finalement retenues dans la loi du 25 juin 1928, qui consacrait le retour à la convertibilité or. De 1927 à 1930, il est membre de la section financière de la Société des Nations, où il s'occupe de mettre en place les plans d'assainissement monétaire de plusieurs pays européens. Chargé par Antoine Pinay d'étudier la situation financière de la France, il est à l'origine du plan de redressement de la fin 1958.

A partir de juin 1961, date de publication dans Le Monde des premiers articles dans lesquels il met l'accent sur les dangers du Gold Exchange Standard, Rueff va consacrer l'essentiel de ses efforts à exposer ses vues en faveur d'un retour à l'étalon-or ; ses thèses seront très largement reprises par le général de Gaulle dans sa conférence de presse du 4 février 1965 où il dénonce l'hégémonie de la monnaie américaine.

Élu en 1964 à l'Académie française, où il succède à Jean Cocteau, il est également membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques. Président d'honneur de la Société d'économie politique et de la Société de statistiques de Paris, il est aussi président du Collège des Sciences Sociales et Economiques et membre du Conseil Economique et Social.

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