Un Test pour vous situer sur l'Echiquier Politique.
Depuis que les députés des Etats généraux se séparèrent le 28 août 1789 en deux blocs, la noblesse et le clergé allant s'asseoir à la droite du siège royal et les représentants du tiers-état à sa gauche, il est habituel d'utiliser cette distinction droite/gauche dans la vie politique. La droite représenterait l'autorité et le conservatisme; la gauche incarnerait le progrès et la transformation de la société. Ainsi on a pu dire qu'être de droite, c'est avoir peur pour ce qui existe, peur que l'ordre établi, même s'il n'est pas parfait, ne soit détruit par de dangereuses expérimentations sociales; être de gauche, c'est avoir peur de ce qui existe, tout changement paraissant préférable aux conditions actuelles.
Ces appellations de droite et de gauche ont été reprises dans de nombreux pays. On parle de Left, voire de New Left, dans le monde anglo-saxon. En Russie, très logiquement, le champion de la droite est le Parti Communiste, puisqu'il s'oppose aux réformes, alors que l'étiquette de gauche est attribuée aux mouvements qui réclament le changement social, c'est-à-dire, aujourd'hui, aux tenants d'une économie capitaliste.
Bien sûr, la gauche en appelle à d'autres valeurs que le "changement", elle prétend promouvoir l'égalité, la justice sociale, mais l'application de ces valeurs conduit à de singulières ambiguïtés. Par exemple, le protectionnismes, dont la gauche se fait volontiers l'apôtre, finit facilement par se confondre avec le nationalisme, qui est une exigence de la droite. A l'autre bout du spectre, la paysannerie affirme volontiers son attachement à la terre et aux traditions familiales, qui sont bien des valeurs de droite, mais elle n'hésite pas à manifester avec la plus grande violence pour obtenir des subventions étatiques, dans la plus pure logique socialiste.
Alors en quoi la distinction traditionnelle entre valeurs de gauche et valeurs de droite peut-elle encore nous servir ? N'y aurait-il pas une autre frontière à tracer, plus révélatrice, plus conforme à la réalité présente, alors que les nouvelles technologies de l'information et la globalisation des marchés bouleversent les relations sociales ? Par exemple, le vrai clivage ne serait-il pas entre ceux qui croient à la vie morale, et ceux qui pensent, au contraire, que le bien s'obtient par l'intervention de la puissance publique, et un bien encore plus grand par une intervention encore plus violente, un processus qui est justement la négation de toute morale ?
Le petit test suivant vous permettra de vous situer dans ce débat.