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Passer de la retraite par répartition à la retraite par capitalisation

par Bertrand Lemennicier

Maintenir le système de retraite par répartition tel qu'il est, veut dire :
Existe-t-il un moyen simple de réaliser cet exploit ? Oui.
Pour le constituer plusieurs moyens existent :


Maintenir le système de retraite par répartition tel qu'il est, veut dire :

Imposer des transferts forcés de plus en plus lourds sur les générations futures, c'est-à-dire prendre le risque politique de voir ces générations ne pas payer. Notre génération sera alors brutalement appauvrie au moment de sa retraite.

Allonger la période de cotisation et ne plus payer les retraites à taux plein pour la génération actuelle de futurs retraités, c'est rompre les promesses et spolier notre génération. On prend le risque de voir la génération actuelle de futurs retraités brandir "ses droits acquis".

Payer les retraites en monnaie de singe. L'inflation a toujours été le moyen sournois privilégié par l'État pour ne pas payer ses dettes. Mais cela veut dire quitter le marché unique et renoncer aux disciplines monétaires.
Ce que l'État propose en ce moment même à notre génération c'est de continuer à payer les retraites des anciens et ne pas lui payer les retraites qu'elle était "en droit" d'attendre compte tenu du poids des cotisations sociales qu'elle supporte !
Pourquoi faire perdurer un modèle qui coûte cher et qui est socialement risqué, alors qu'il existe un système plus simple et plus sûr : le système par capitalisation ? C'est tout le problème de la transition d'un système à l'autre…

Existe-t-il un moyen simple de réaliser cet exploit ? Oui.

Donnons d'abord le choix à notre génération de quitter l'ancien système en lui restituant son salaire plein (celui correspondant à ce que paye l'employeur) ; Ou d'y rester .
Puis laissons la nouvelle génération d'actifs, celle de nos enfants, passer à la capitalisation.

Reste à payer les retraites du moment jusqu'en 2010. En 1991, d'après le Livre blanc sur les retraites, notre génération a payé 705 milliards de francs aux retraités du moment. Comment dégager, maintenant et jusqu'à 2010, 700 milliards de francs chaque année pour libérer nos enfants du système par répartition et en même temps assurer à notre génération une retraite supérieure à celle anticipée ? Il faut constituer dans un temps très court un capital qui rapporte chaque année au moins ce chiffre de 700 milliards de francs. Il faut générer un capital de 14 000 milliards de francs en supposant un taux d'intérêt de 5% l'an. Il faudrait donc créer un fonds de pension doté d'un capital de 14 000 milliards de francs. Soit près de deux fois le produit intérieur brut annuel !

Pour le constituer plusieurs moyens existent :

Vendre le patrimoine de l'État. La valeur nette du patrimoine des administrations publiques était de 2 000 milliards de francs en 1992. Ce patrimoine comprend les bâtiments publics, les routes et matériels de bureaux. Mais on pourrait vendre les autoroutes, les rues et monuments historiques, les œuvres d'art volées au cours de l'histoire à des étrangers par nos armées ou volées aux collectionneurs privés par l'État lui-même via les préemptions, les dations ou interdictions à l'exportation. On pourrait aussi vendre les rivages et voies maritimes ou aériennes dont la valeur nette n'est pas à l'heure actuelle estimée. En revanche, vendre la banque de France rapporterait 210 milliards de francs, valeur nette de ses actifs. Les entreprises publiques peuvent subir le même sort. On estime ainsi la valeur en bourse des Télécommunications à 200 ou 300 milliards de francs. Ce vaste programme de privatisation des services publics permettrait de constituer et démarrer un fonds de pensions capitalisable.

Lever directement un capital par la vente d'une exemption au contribuable : le droit de ne plus payer d'impôt sur le revenu jusqu'à son décès. Quelqu'un qui est taxé chaque année de 30 000 F d'impôt sur le revenu et qui escompte vivre 20 ans, paiera finalement la coquette somme de 600 000 F d'impôt au bout de vingt ans. A un taux d'intérêt de 5% l'an, si l'individu ou une entreprise avait pu disposer de cette somme et la placer sur le marché financier il aurait généré au bout de 20 ans un revenu égal à 1 600 000 F. Le contribuable, individu ou entreprise, peut être prêt à payer plus de 600 000 F le droit de disposer des 30 000 F qu'il paie à son inspecteur des impôts pour les placer sur le marché financier. Il peut même emprunter cette somme pour acheter le droit de ne plus être imposé. Tout le monde y gagne : l'État et le contribuable. S'il y a 10 000 000 de contribuables prêts à acheter ce privilège pour 600 000 F, on lève ainsi 6 000 milliards de francs.

Payer pour avoir le droit de passer à la "capitalisation". La génération à qui on permet de quitter le système de répartition pour assurer sa propre retraite profite du passage à la capitalisation. Une façon de constituer ce fonds de pension est alors d'exiger de ceux qui veulent le quitter d'acheter ce droit d'être libre. C'est immoral, mais cela permet la transition. 20 millions d'actifs qui achètent le droit une fois pour toute de passer à la capitalisation pour 100 000 F génère 20 000 milliards de francs !

En utilisant une combinaison quelconque de ces trois moyens, on lève un fonds de pension extraordinaire. L'épargne ainsi dégagée permet d'investir et de générer des revenus futurs exceptionnels et nos enfants seront beaucoup, beaucoup plus riches que nous. En même temps les hommes politiques font l'économie d'une révolution ce qui n'est pas négligeable pour ceux qui ont entamé une carrière dans ce métier peu recommandable. Plus nous tardons à faire la transition, plus nous nous rapprochons d'une révolution et d'une explosion sociale. Mais après tout pourquoi pas ? Une bonne révolution de temps en temps c'est une façon simple de redistribuer les cartes…

Mis sur intenet par l'ami du laissez-faire.