Les 4 vérités hebdo (Publication anti-bourrage de crâne)
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Quatre propositions vraiments anti-emploi

par Alain Dumait

Renchérir par tous les moyens le coût du travail pour les entreprises.
Mieux payer l'inaction que le travail.
Bureaucratiser au maximum les procédures d'embauche et la gestion du personnel.
Confisquer les revenus et voler les patrimoines, pour décourager l'épargne.


1ére propositions vraiment anti-emploi:

Renchérir par tous les moyens le coût du travail pour les entreprises.

Le coût du travail pour les entreprises. Puisque l'objectif non avoué, mais maintenant évident, des énarques qui nous gouvernent depuis 25 ans est d'empêcher le plus grand nombre possible de gens de travailler, la première mesure à prendre est d'augmenter le salaire minimum et de l'augmenter autant qu'il est possible pour le porter à un niveau vraiment dissuasif, en tout cas pour l'embauche de personnels non qualifiés.

Il est certain que si le Smic était fixé à 10 000 F. nets par mois, un plus grand nombre de Français seraient exclus du marché du travail, y compris des personnes courageuses, ne demandant qu'à travailler, non seulement pour se procurer des ressources financières, mais également pour satisfaire un autre besoin, celui de leur dignité. L'oisiveté serait encore plus efficacement encouragée. Avec elle, les vices qui l'accompagnent. On s'enfoncerait encore mieux dans une société réglementée, policière, en marche vers le totalitarisme. Une société sachant enfin reconnaître ses maîtres, ceux qui sont nés pour représenter les autres...

Hélas, l'augmentation du Smic - et d'un Smic identique partout, jusqu'au fin fond de la Guyane - ne peut pas être illimitée. Sauf à afficher le caractère vraiment anti-emploi de la mesure, ce qu'il convient de cacher, encore quelque temps.

Mais on peut procéder autrement : on diminuera la durée du travail, sans réduire les salaires. Le Smic ne bougera pas, mais la contrepartie en heures de travail sera réduite. Dans la compétition internationale où il s'agit de se préparer à affronter bientôt les nouveaux dragons de l'Asie, du Pacifique et de l'Amérique du Sud, dont les populations travaillent davantage que nous, travailler moins est la meilleure façon de perdre la lutte économique avant de la commencer. C'est génial !... Toute autre réglementation qui aboutira au renchérissement du coût du travail sera bonne à mettre en œuvre : les législateurs doivent faire preuve d'imagination, ils sont d'ailleurs là pour ça. On peut imaginer qu'il sera interdit de rechercher un emploi avant un certain âge. On a su interdire au siècle dernier le travail des enfants. Or, aujourd'hui, nos jeunes de moins de 25 ans, qui regardent la télé trois heures par jour, sont encore de grands enfants. Il faut donc les traiter en conséquence et leur interdire tout emploi.

Quant aux personnes âgées de plus de 55 voire même 50 ans, qu'elles laissent la place aux jeunes ! Une telle mesure est parfaite : elle donne l'illusion de créer des emplois tout en en détruisant beaucoup.

Car, aussi longtemps que les politiques anti-emploi ne pourront pas s'exprimer au grand jour, ouvertement, pour ce qu'elles sont, il faudra continuer à ruser et défendre les politiques pour ce qu'elles ne sont pas. Ce qui relève de la compétence exclusive des technocrates...

2eme propositions vraiment anti-emploi

Mieux payer l'inaction que le travail.

La morale judéo-chrétienne, et la morale tout court - qui est universelle - a si longtemps considéré le travail comme une valeur qu'il est encore difficile de proclamer ouvertement la décision de mieux rémunérer l'inaction que le travail.

C'est pourtant une nécessité. Quand les gens travaillent ils estiment mériter ce qu'ils possèdent, pour la raison ridicule qu'ils l'ont gagné. Un sentiment très dangereux de propriété apparaît et se développe, qui est susceptible de remettre en cause le moteur et le principe de fonctionnement de nos sociétés post-modernes : à savoir la redistribution généralisée des revenus et des patrimoines. Car, pour suivre une politique socialement si nécessaire, et si bienfaisante pour la collectivité, il faut préalablement que la collectivité, c'est à dire ses dirigeants, se voient reconnaître un droit absolu à prélever autant de taxes, d'impôts et de cotisations qu'elle a besoin.

Et, quand commence à gronder la révolte fiscale, il est plus prudent de décourager les gens de travailler que de les y encourager : ceux qui sont dépendants de la collectivité peuvent descendre dans la rue pour lui réclamer davantage, mais pas pour remettre en cause le principe de la redistribution.

La difficulté consiste donc à mieux payer l'inaction que le travail, mais sans le dire, à cause de cette foutue morale. Il faut donc employer des moyens détournés : continuer à parler des pauvres, mais les transformer en nouveaux riches !

On dira, par exemple, que tous ceux qui ont des revenus inférieurs à un certain montant, ou qui sont inactifs, quels que soient leurs revenus, auront des avantages auxquels les actifs n'auront pas droit. Et là, toutes les bonnes idées sont les bienvenues ! On en trouve d'ailleurs de nouvelles tous les jours...

On n'en est plus à distribuer des cigarettes aux soldats - pour les rendre à vie dépendants de la nicotine - ni de la soupe aux indigents ! Maintenant on "attribue des logements sociaux", dont les loyers sont payés par des allocations spécifiques, on fournit des repas gratuits dans les cantines scolaires et des séjours de vacances de luxe sont proposés aux Parisiens, à un prix inversement proportionnel aux revenus déclarés des familles (du coup on fait la queue et on parle de pénurie...) Les transports sont totalement gratuits pour certains. Si bien que, tout compris, il est devenu plus avantageux de vivre avec le RMI, les allocations diverses et variées, les aides de la mairie et de quelques associations, elles-mêmes subventionnées, que de gagner modestement et difficilement sa vie à travailler.

Bien sûr, ceux qui vivent grassement de leur inaction se voient interdire catégoriquement de travailler. Ils le font quand même. Au noir. Ça donne du piquant à leur existence. Ca met du beurre dans les épinards. Et ça leur permet de prétendre qu'ils ne sont pas paresseux !...

3eme propositions vraiment anti-emploi

Bureaucratiser au maximum les procédures d'embauche et la gestion du personnel.

Comme disait mon vieux professeur de sciences technocratiques, il ne faut jamais négliger les ressources à caractère non monétaire ni économique. Car il n'y a pas que l'argent dans la vie !

On a élevé artificiellement les salaires de la partie la moins qualifiée de la population. On a renchéri au maximum le coût du travail des autres. On a rendu, après 50 années d'efforts - et là, grâce doit être enfin rendue aux pré-technocrates, ceux qui ont gouverné la France de 1945 à 1969, car ils avaient bien préparé le terrain ...- la juste rémunération de l'inaction plus intéressante que celle du vil travail. Mais, malgré cela, il y a encore beaucoup trop de monde au travail. Il y a même des demeurés, de véritables attardés, qui créent leur entreprise et qui recrutent du monde. C'est vrai qu'ils sont de moins en moins nombreux, mais il y en a encore, Et trop...

Le traitement de ces irréductibles relève de la thérapie préférée des technocrates : la rè-gle-men-ta-tion.

C'est dès l'embauche qu'il faut décourager l'employeur ! Il devra donc, sous peine de sanction grave, faire une déclaration préalable à toute embauche. Histoire qu'il comprenne qu'on pourrait aussi bien le lui interdire ! Pour l'instant les employeurs sont encore tolérés, mais mis en tutelle. C'est plus prudent !...

Dès qu'il aura fait sa déclaration, l'Administration sera en mesure de lui rappeler certaines règles, en particulier celles des seuils. Au-delà de 10 salariés, un patron doit partager le pouvoir de certaine décisions avec un délégué d'entreprise et admettre des représentants des syndicats chez lui.

Les services du travail, avec l'Inspection du même nom, sont là pour faire respecter toutes les réglementations prises pour décourager les chefs d'entreprise de recruter. Ils le font très bien. Le seul problème, il faut bien le reconnaître, c'est qu'ils ont été eux-mêmes obligés de recruter, pour empêcher les autres de le faire. Cela peut paraître contradictoire. Mais n'est-ce pas au prix de petites contradictions comme celle-là qu'on arrive à mener une politique vraiment efficace contre l'emploi ?

Un point demeure très controversé : faut-il ou non interdire les licenciements ? A priori, non, justement pour les faciliter, puisqu'il s'agit de toujours réduire l'emploi existant et le nombre des personnes recrutées. Mais, à la réflexion, il conviendrait peut-être de revenir sur cette expérience "ultra-libérale", qui consiste à laisser un employeur libre de recruter qui il veut, pour la raison inepte qu'il paye un juste salaire et qu'il obéit aux lois les plus absurdes. Car interdire le licenciement demeure le plus sûr moyen de décourager vraiment l'embauche...

4eme propositions vraiment anti-emploi

Confisquer les revenus et voler les patrimoines, pour décourager l'épargne.

Décourager définitivement les gens de travailler sera une tache difficile, une entreprise de longue haleine qui n'est pas encore gagnée.

Certes avec 57% de dépenses publiques, c'est-à-dire 57% de redistribution, et même beaucoup plus dans la réalité, car les technocrates sont toujours trop modestes (ils ne sont pas assez contents d'eux-mêmes, alors qu'ils accomplissent vraiment de grandes choses, dans des conditions rendues difficiles par le mauvais esprit de ceux qu'ils s'efforcent de faire mieux vivre...) Certes les statistiques du chômage, sur une durée de vingt ans, sont très favorablement orientées : le chômage ne cesse de progresser. Tant mieux pour le non-travail, donc pour la libération des individus. La fin de leur asservissement originel s'approche !... Certes, on commence à voir apparaître des familles qui en sont à la troisième génération de non-travail. Elles sont la preuve vivante qu'on peut durablement vivre sans travailler : parce que tout individu, dès sa naissance, a tout simplement des droits sur la collectivité.

Mais rien n'est encore définitivement gagné aussi longtemps que quelques individus conserveront l'espoir de s'enrichir par le travail. C'est cet espoir qu'il faut tuer.

Trois méthodes permettent d'y parvenir:

La première consiste à faire savoir qu'au-delà d'un certain niveau de revenu, tout ou presque, en tout cas plus de 56% sera automatiquement confisqué. Une bonne façon de signifier que l'acharnement au travail doit avoir des limites légales et même constitutionnelles !

La seconde consiste à grignoter chaque année les patrimoines honteusement visibles, et donc forcément déclarés, grâce à l'impôt sur la fortune. La richesse nationale est un gâteau qui appartient à tous, pas à ceux qui s'en disent les propriétaires légitimes, il est donc normal que chaque année ils en abandonnent une petite part.

La troisième permet de remettre les pendules de l'indispensable égalité à l'heure tous les vingt ans. C'est l'impôt sur les successions. Un privilège d'un autre age. Pour ceux qui se sont donné la peine de naître ! le Minotaure public, finalement bon prince, leur en prendra au moins la moitié. Et ce sera justice !

L'objectif est de décourager l'épargne, au nom de laquelle des individus stérilisent des ressources dont ils ne sont que les dépositaires provisoires. L'investissement n'est-il pas si important qu'il ne doit être décidé et financer que par la puissance publique ? Les individus ont déjà du mal à faire leurs choix pour savoir quoi acheter qu'il serait trop dangereux de les laisser faire n'importe quoi avec ce qu'ils ont mis de coté, on se demande bien pourquoi, puisque la collectivité veille sur eux et pourvoira à leurs vieux jours. Travailler n'est pas indispensable, ne rien faire rapporte autant, embaucher n'est pas raisonnable, mais épargner est un crime : est-ce que l'État, que dirige des énarques ultra compétents, a jamais eu l'idée d'épargner ? L'avenir est à la dépense, pas à la rente.

Mis sur intenet par l'ami du laissez-faire.